Investir dans l'Art

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La chambre des réponses

 

Quelle rentabilité espérée ?

Une vingtaine d'études ont été réalisées depuis 30 ans sur les oeuvres d'Art. Les résultats sont cependant assez contradictoires. L'étude de Baumol par exemple réalisée sur plus de 300 ans a montré que le rendement était inférieur au rendement des actions (moins de 1% de rentabilité) .

D'autres études ont démontré le contraire (6 à 7 % environ).

N'oublions pas qu'il s'agit d'un marché qui manque de liquidité. Il ne faut donc pas être pressé pour revendre !

 

Sous quelle forme pouvez-vous investir ?

Acheter une œuvre d'Art peut se faire de différente manière.

Naturellement, si vos capacités financières le permettent,  vous pouvez acquérir seul l'œuvre souhaité.
Vous pouvez également acquérir en indivision si vous ne disposez pas seul des fonds nécessaires pour cette acquisition.  Les avantages existants sur les œuvres d'Art seront donc applicables à proportion des droits indivis détenus par chacun.
Mais attention, tout indivisaire pourra demander le partage à tout moment.
Il est alors préférable de faire au préalable une convention. Cette dernière indiquera également les conditions de jouissance, …

La seconde solution est l'acquisition au travers une société.
Cette stratégie permet d'éviter les inconvénients de l'indivision. Les statuts par leur souplesse permettront de faire une dissociation entre la détention et le pouvoir de contrôle. Cependant, nous ne vous la recommandons pas car le régime de faveur des œuvres d'Art n'est pas applicable lorsque la détention est au travers une société.


Il existe enfin les outils financiers tels les OPCVM spécialisées … En effet, vous pouvez trouver des fonds d'investissement spécialisés dans l'investissement en Art (SGAM par exemple ou encore Fine Art Fund).

 

Quelle est la fiscalité ?

Le particulier qui cède un objet d'art, d'antiquité ou de collection est soumis à une imposition spécifique. Sont également concernés les objets exportés définitivement dans un pays tiers à l'Union européenne.

 

En matière de plus value

Les ventes, ainsi que les exportations, autres que temporaires, en dehors de l'Union européenne, de métaux précieux, de bijoux, d'objets d'art, de collection ou d'antiquité, réalisées par des personnes domiciliées en France, sont soumises de plein droit, sauf exonération, à une taxe forfaitaire de 6 % à laquelle s'ajoute la CRDS au taux de 0,5 %. Calculée sur le prix de cession, cette taxe forfaitaire se substitue, sauf option contraire, à la taxation de la plus-value sur biens meubles.

Le particulier qui détient un objet d'art depuis plus de douze ans peut être exonéré de toute fiscalité à la revente. C'est tout simplement l'application de l'abattement de 10% par année de détention de la plus-value au-delà de la deuxième année prévu dans le régime de droit commun qui conduit à ce résultat. Attention depuis 2014, l'abattement est passé à 5% par année de détention soit une éxonération totale au bout de 22 ans.

Si aprés abattement, il reste de la plus value, elle est imposable à 19 % + prélèvements sociaux.

Pour l'application de l'abattement, le propriétaire revendeur doit pouvoir apporter un justificatif de la durée de détention du bien, sinon il sera imposé à une taxe forfaitaire de 6,5 %.

Il peut apporter :

  • une facture d'achat auprès d'un particulier, d'une galerie ou d'une maison de vente aux enchères ;

  • un extrait de la déclaration de succession en cas de mention du bien dans un inventaire successoral ;

  • un certificat d'achat auprès d'un officier ministériel.

La preuve d'une propriété depuis plus de 22 ans peut être également apportée comme élément de preuve tout écrit tel, un catalogue d'art, un inventaire dressé par un huissier assermenté, un contrat d'assurance, ou tout autre document mentionnant distinctement le bien concerné et permettant d'établir l'ancienneté de sa détention. Cela peut être une photographie, une référence dans un livre …

Dans l'hypothèse où le bien est entré dans le patrimoine du cédant par voie de succession et que cela n'a pas été expressément mentionné dans la déclaration de succession (application du forfait mobilier,...), la production de ce seul document est insuffisante pour établir avec certitude la date d'acquisition.

Cependant, il est précisé que la transmission aux héritiers était toutefois présumée lorsque cette déclaration était accompagnée de la facture du bien adressée au défunt ou d'une lettre de celui-ci mentionnant avec suffisamment de précision le bien en cause.

Seule restriction, l'administration n'admet pas le témoignage comme mode de preuve.

Taxe forfaitaire de 6,5 % pour dans le cas contraire : dans toutes les hypothèses vues précédemment (résident ou non résident), si le propriétaire ne peut pas apporter les preuves demandées, il devra alors acquitter la taxe forfaitaire de 6,5 % du prix de revente de l'œuvre. Le paiement de la taxe forfaitaire devrait, en raison des assouplissements apportés, devenir l'exception.

La taxe est calculée sur le prix de cession.

Pour les bijoux, les objets d'art, de collection ou d'antiquité, le taux d'imposition est fixé à 6,5 %. Par ailleurs, lorsque le vendeur est fiscalement domicilié en France, la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) au taux de 0,5 % est également applicable .
Le taux de la taxe s’élève donc à 6,5% (dont 0,5% au titre de la CRDS). La taxe forfaitaire se substitue à l’imposition des plus-values sur biens meubles. Elle est réputée tenir compte, de manière forfaitaire, de l'ensemble des éléments qui concourent à la détermination d'une plus-value et, notamment, des charges supportées par le vendeur telles que les commissions versées à des intermédiaires.
La commission versée à un intermédiaire transparent ne peut pas être déduite du prix de cession lequel constitue, sans aucune exception, l'assiette de la taxe.

 

Vous pourriez également être soumis à la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus en cas de plus value importante (ou de revenus déjà conséquents).

Et si vous investissiez dans les chevaux de course, ou dans le vin ?

 

 

Impôt sur la fortune immobilière

Avec le remplacement de l'ISF par l'IFI, la base taxable est différente. Seuls les biens immobiliers rentrent dorénavant dans le calcul de la base (depuis 2018).

 

 

Rappels de ce qui étaient exonérés de l'ISF (avant 2018) :

Les œuvres d'art

Parmi lesquelles sont admis comme Oeuvres d'Art :

Tapis et tapisseries

Ce sont les pièces entièrement tissées à la main, sur métier de haute ou de basse lisse ou exécutées à l'aiguille sur canevas, d'après des maquettes ou cartons conçus par l'artiste, et contrôlées par lui-même ou ses ayants droit.

Tableaux, peintures et dessins faits entièrement à la main, c'est-à-dire des productions d'artistes peintres et de dessinateurs, qu'elles soient anciennes ou modernes (quelle que soit la technique utilisée).

Pour bénéficier de l'exonération, ces œuvres doivent obligatoirement avoir été exécutées à la main, ce qui exclut de la mesure les œuvres obtenues par des moyens permettant de suppléer en tout ou en partie à la main de l'artiste.

Ne bénéficient donc pas de l'exonération les peintures obtenues, même sur toile, par des procédés photomécaniques, les peintures à la main réalisées sur un trait ou un dessin obtenu par des procédés ordinaires de gravure ou d'impression, les peintures dites "copies conformes", obtenues à l'aide d'un nombre plus ou moins élevé de caches (ou pochoirs), même si elles sont authentifiées par l'artiste, etc. Par contre, les copies de peintures faites entièrement à la main bénéficient de l'exonération.

Gravures, estampes et lithographies originales 

Anciennes ou modernes, elles ont été tirées en nombre limité directement, en noir ou en couleurs, d'une ou plusieurs planches entièrement exécutées à la main par l'artiste, quelle que soit la technique ou la matière employée, à l'exception de tout procédé mécanique ou photomécanique. Les gravures peuvent être en taille-douce, au burin, à la pointe sèche, à l'eau forte, au pointillé, etc.

Statues et sculptures originales : anciennes ou modernes, en toutes matières (pierre naturelle ou reconstituée, terre cuite, bois, ivoire, métal, cire, etc.) exécutées de la main de l'artiste.

Ces productions sont parfois obtenues par taille directe dans des matières dures. Lorsque l'artiste réalise des modèles en matière molle (maquette, projet, modèle plâtre) destinés soit à être durcis au feu, soit à être reproduits en matières dures, soit à confectionner des moules pour la fonte de métal ou d'autres matières, ces maquettes, projets, modèles plâtre sont réputés également œuvres d'art originales.
Sont également considérées comme œuvres d'art originales, les fontes et bronzes des sculptures exécutées à partir d'un moulage de la première œuvre, sous réserve que leur tirage ait été limité quant au nombre et contrôlé par l'artiste (huit exemplaires plus les quatre épreuves d'artiste).

Céramiques

Sil s'agit d'exemplaires uniques entièrement exécutés et signés par la main de l'artiste, à l'exclusion des articles manufacturés, même s'ils sont décorés et signés par l'artiste. L'artiste doit exécuter personnellement les opérations successives nécessaires à la confection de l'objet (mise en forme, cuisson, décoration).

Emaux sur cuivre : entièrement exécutés de la main de l'artiste et comportant sa signature.

Photographies : prises par l'artiste et tirées par lui ou sous son contrôle, signées et numérotées dans la limite de 30 exemplaires, tous formats et supports confondus.

Installations et oeuvres numériques ou audiovisuelles  : les oeuvres d'Art audiovisuelles sur supports analogiques ou numériques ainsi que les biens mobiliers constitutifs de l'installation dans laquelle ils s'intégrent lorsqu'ils font l'objet d'une facturation globale sous réserve que le tirage de celles ci soit contrôlé par l'artiste ou ses ayants droits et limité au plus de 12 exemplaires et qu'elles soient signées et numérotées par l'artiste ou à défaut accompagnées d'un certificat d'authenticité signé par lui

Et pourquoi ne pas investir dans l'or ?

 

Une question fiscale concernant votre IFI ?

 

Objets de collection

Les objets de collection sont exonérés de l'ISF quel que soit leur âge. Cette rubrique regroupe des objets qui n'ont souvent qu'une valeur intrinsèque réduite, mais qui tirent leur intérêt de leur rareté, de leur regroupement ou de leur présentation.


S'agissant de la numismatique, seules les monnaies antérieures à 1800 sont des objets de collection dès lors que la plupart des pièces de métal précieux frappés après cette date et, notamment, la pièce d'or française de 20 F dite Napoléon font l'objet d'un marché important et d'une cotation officielle.
Quant aux médailles, elles ne sont susceptibles d'être exonérées qu'au titre d'objets d'antiquité ayant plus de 100 ans d'âge.

Les livres de collection, les véhicules de collection, les objets de collection font également partie des œuvres exonérées au titre de l'ISF.

Nouveauté : L'administration fiscale vient de repréciser que le champ de l'exonération d'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) des objets d'antiquité, d'art ou de collection prévue à l'article 885 I du Code général des impôts.

Ainsi par exemple, les objets de moins de cent ans d'âge mais qui présentent cependant un réel intérêt artistique ou culturel et sont valorisés comme tels sur le marché de l'art mobilier « Art nouveau » ou « Art déco » ont vocation à bénéficier de l'exonération d'ISF.

La succession

L’évaluation des meubles corporels doit être faite selon les règles prévues à l’article 764 du Code Général des Impôts. Ces bases légales d’évaluation supportent la preuve contraire dans les formes compatibles avec la procédure écrite.

Comment valorise t'on des objets d’art et de collection en cas de succession :

  • en cas de vente publique dans les deux ans du décès : prix net de la vente (frais déduits) ;
  • à défaut de vente publique, la plus élevée des valeurs figurant :soit dans un acte estimatif dressé dans les 5 ans du décès, soit dans un contrat d’assurance contre le vol ou l’incendie en cours au jours du décès, datant de moins de dix ans et conclu par le défunt, son conjoint ou ses auteurs ;
  • à défaut d’acte et de contrat d’assurance : déclaration détaillée et estimative des redevables (sans aucun minimum forfaitaire).

 

Quelques conseils ...

Choisir si possible des biens à "pédigree" si possible ayant une histoire (l'oeuvre, a t'elle appartenu à un grand collectionneur par exemple ...).

Il est important également de situer l'œuvre dans la production de l'artiste. En effet, certaines périodes sont plus recherchées que d'autres !

Naturellement le caractère esthétique est primordial dans votre choix.

Il sera également impératif de bien assurer votre acquistion (si possible par une assurance "objet d'Art").

Dans certaines situations, vous devrez payer les droits de suite à acquitter sur la base du prix de vente, à l'artiste ou ses ayants droits, selon un barème progressif (de 0.25% à 4%) cependant plafonnés à 12.500 euros.

Enfin, si vous souhaitez exporter une oeuvre d'Art, il est important de vous rapprocher du ministère de la culture pour éventuellement solliciter un certificat de libre circulation (en fonction de la valeur ou de l'ancienneté de l'oeuvre).

Attention, il est interdit d'exporter des trésors nationaux.

En savoir plus : www.douane.gouv.fr/

 

Lire l'avertissement, cliquez ici

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