Selon le droit français, sont considérées comme domiciliées fiscalement en
France les personnes physiques, quelque soit leur nationalité, qui ont en
France :
-
leur foyer ou le lieu de leur séjour principal : le foyer s'entend du
lieu où le contribuable habite normalement, c'est-à-dire du lieu de
la résidence habituelle, à condition que cette résidence en France
ait un caractère permanent.
Cette résidence demeure le foyer du contribuable même s'il est amené, en
raison des nécessités de sa profession, à séjourner ailleurs temporairement
ou pendant la plus grande partie de l'année, dès lors que, normalement, la
famille continue d'y habiter et que tous ses membres s'y retrouvent. Ainsi,
les salariés détachés provisoirement à l'étranger par leur entreprise sont
normalement considérés comme fiscalement domiciliés en France s'ils ont
laissé leur famille en France. Heureusement pour les personnes célibataires
sans charge de famille, le critère de la famille proche n’est pas à lui
seul déterminant pour fixer leur foyer en France (CE, 17 mars 2010, Blanc
) ;
De même, doivent être considérés comme ayant en France le lieu de leur séjour principal les contribuables qui y séjournent pendant plus de six mois au cours d'une année donnée.
-
ou leur activité professionnelle : sont également considérées comme
ayant leur domicile en France les personnes qui exercent en France
une activité professionnelle, salariée ou non, à moins qu'elles ne
justifient que cette activité y est exercée à titre accessoire
(Cass., ch. crim., 7 septembre 2005, pourvoi n° 04-87.288) ;
-
ou le centre de leurs intérêts économiques, il s'agit du lieu où les
contribuables ont effectué leurs principaux investissements, où ils
possèdent le siège de leurs affaires, d'où ils administrent leurs
biens. Le centre d'intérêts économiques peut être également le lieu où les contribuables ont le
centre de leurs activités professionnelles, ou d'où ils tirent la
majeure partie de leurs revenus. Tel est le cas lorsque la majeur
partie des revenus du contribuable a sa source en France (CE, 17 mars
1993, Memmi).
Si l’un de ces critères est rempli, le contribuable sera considéré comme
ayant son domicile fiscal en France et sera donc soumis à l’impôt sur une
base mondiale incluant tous les revenus et actifs de source française et étrangère. Il est à ce stade fortement conseillé de faire un bilan patrimonial expatriation pour définir les risques et les ajustements à réaliser pour ne pas risquer d'être qualifié de résident fiscal français.
Nouveauté 2020 : les dirigeants d’une entreprise ayant son siège social en France et qui y réalise un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 250 millions d’euros peuvent être considérés comme résidents fiscaux français.
Pour l'application de l'impôt français, le terme France désigne :
En revanche, les TOM (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Terres
australes et antarctiques françaises, Wallis-et-Futuna) et les COM (Mayotte
et Saint-Pierre-et-Miquelon) sont soumis à des régimes d'imposition
autonomes et les contribuables y étant domiciliés ne sont pas considérés
comme fiscalement domiciliés en France.
Une question fiscale sur votre expatriation ?
Cependant, si vous répondez favorablement à l'un de ses critères en France,
vous pouvez également répondre aux critères de domicile fiscal dans votre
pays d'expatriation d'où le rôle primordial des conventions fiscales.
La détermination du domicile fiscal par les conventions fiscales internationales
Lorsque la question de la détermination de la résidence fiscale ne peut être tranchée en application du droit interne des Etats, les critères
suivants (attention, ce sont les critères que l'on retrouve dans la majeure
partie des conventions, à vérifier avec la votre), issus de l’article 4 du
modèle OCDE, doivent être examinés successivement :
-
le foyer d’habitation permanent (Cass., ch. crim., 3 juin 2004,
pourvoi n° 03-82.640) ;
-
le centre des intérêts vitaux (Cass., ch. crim., 25 octobre 2006,
pourvoi n° 06-81.125) ;
-
le lieu de séjour habituel (Cass., ch. crim., 22 octobre 1998,
pourvoi n° 97-84.187) ;
-
la nationalité (CAA Marseille, 4ème ch., 6 mai 2003, M. et Mme Ange
ABOUD c/ Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie).
Attention, les fausses expatriations sont aujourd'hui très fortement sanctionnées et suivies par la police fiscale.
Depuis la loi de finances 2020, l'administration fiscale peut utiliser les reseaux sociaux. De manière générale, les manquements et infractions recherchés par l’administration fiscale sont l’activité occulte et la fausse domiciliation à l’étranger.
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Quelles sont les conséquences fiscales ?
Les personnes qui ont leur domicile en France sont en principe imposables
en France sur l'ensemble de leurs revenus qu'ils soient de source française
ou étrangère.
En revanche, les personnes domiciliées hors de France ne sont imposables en
France qu'à raison de leurs revenus de source française ou, en l'absence de
revenus de source française, s'ils disposent d'une habitation en France,
sur une base forfaitaire.
Dès lors que le domicile fiscal est établi en France, le contribuable sera
redevable, notamment, de :
-
l’ IR (taxation au barème progressif)
-
l’ ISF ou l'IFI depuis 2018 (dès lors que le montant de son patrimoine immobilier net taxable excède
1,3 millions d’euros)
-
-
des droits applicables en matière de successions et donations

Un îlot d'incertitudes : « non-résidents Schumacker »
Ce régime est issu d’un arrêt de la CJUE du 14 février 1995 « Schumacker » (aff. C-279-93) dont les modalités d’application en France ont été
précisées dans une instruction du 13 janvier 2012 (5 B-1-12).
Un non-résident domicilié dans un autre État membre de l'Union européenne,
ou dans Etat parti à l’EEE ayant conclu avec la France une convention
d’assistance administrative, dit « non-résident Schumacker », est assimilé
à un contribuable domicilié fiscalement en France, en droit interne :
-
s'il tire de France l'essentiel de ses revenus (75 % au moins de son
revenu mondial imposable, taux pouvant, sous conditions, être ramené à 50 %) ; et
-
si, compte tenu du faible montant de ses revenus dans son État de
résidence, il ne bénéficie pas, dans ce pays, de la majorité des
avantages fiscaux auxquels il pourrait prétendre au titre, par
exemple, de sa situation familiale, de ses investissements ou encore
des dépenses qu'il a pu supporter.
Bien que restant tenu à une obligation fiscale limitée, au sens des
conventions internationales, le non-résident Schumacker peut, comme les
contribuables domiciliés en France :
-
déduire les charges de son revenu global (pensions alimentaires ou
prestations compensatoires, notamment, sous réserve que les sommes
versées soient imposées comme revenus, dans l'État de destination, au
nom de leurs bénéficiaires) ;
-
bénéficier de l'ensemble des réductions et des crédits d'impôt.
Par ailleurs :
L’administration laisse entendre que l’application de ce régime est
optionnel en précisant que « les contribuables qui souhaitent être
assimilés aux contribuables domiciliés en France […] doivent démontrer
qu’ils remplissent les conditions d’assimilation ».
D’autre part, elle indique si les non-résidents Schumacker peuvent
bénéficier de l’assimilation au statut de résident fiscal français, ils «
restent tenus à une obligation fiscale limitée au sens des conventions
internationales » sans toutefois en expliquer les modalités, ni les
conséquences concrètes de cette obligation.
Monsieur est expatrié et Madame reste en France ? (ou vice versa …) quelle fiscalité ?
Les critères de résidence fiscale française s'apprécient par individu et non par foyer.
Il est possible dans certaines hypothèses d'aboutir à une résidence fiscale différente pour chacun des conjoints ou partenaires de PACS (couple mixte).
Cette notion suite à la mobilité de plus en plus importante des salariés comme à être courante.
Dans le cas d'une imposition commune :
-
l'ensemble des revenus de l'époux ou partenaire de PACS domicilié en France sera imposable en France,
-
seuls les revenus de source française de l'époux ou du partenaire de PACS seront imposables en France (les revenus de source étrangère de la personne non résidente sont exclus de la base d'imposition et ne sont pas retenus pour l'application du "taux effectif").
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pour votre départ ou retour de l'étranger ;
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anticiper les conséquences (Exit tax, clôture d'investissement ...) ;
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durant votre expatriation (revenus, plus-value, succession, ...) ;
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de maitriser les critères de résidence fiscale et les impacts ;
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d'optimiser vos revenus exceptionnels (stock-options, AGA, ...) ;
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de cession ou transmission de votre patrimoine (titres, immobiliers ...) ;
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de besoin de capitaux ;
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de maitriser l'ISF, les droits de mutation ;
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d'avoir les réponses à toutes vos interrogations.
Nous partons de l'existant et vous indiquons nos conseils pour atteindre ces objectifs.
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