Fiscalité monde viticole |
En matière viticole, il est important de distinguer le foncier de l’activité viticole. Le foncier comprend les terres et donc le droit de propriété.
L’exercice de l’activité agricole
L’exploitation de l’activité viticoleIl est possible d’exploiter l’activité de manière directe ou par l’intermédiaire d’une société. 1- L’exploitation directe de l’activité L’exploitation directe est celle réalisée par le propriétaire exploitant (le faire-valoir-direct), le fermier ou le métayer. Régime fiscal Pour l’application de l’impôt sur le revenu, constituent des bénéfices agricoles les revenus que l’exploitation des biens ruraux procure soit au fermier ou métayer, soit aux propriétaires exploitants eux-mêmes. Si les terres sont exploitées directement par le propriétaire ou par du personnel qu’il fait travailler pour son compte, l’impôt frappant les bénéfices agricoles est dû par le propriétaire exploitant. La vente de récolte sur pied constitue un mode d’exploitation directe d’une propriété agricole. Si les terres sont données en location, le fermier est redevable de l’impôt sur les bénéfices agricoles. Le propriétaire sera imposable dans la catégorie des revenus fonciers à raison du revenu net provenant des fermages qu’il encaisse. Si les terres sont données en métayage, l’impôt frappant les bénéfices agricoles est dû à la fois par le propriétaire et par le métayer, chacun proportionnellement à sa participation dans les bénéfices ou dans les produits. Si l’activité agricole est accessoire à une activité industrielle ou commerciale, les profits qui en résultent sont imposables au titre des BIC. Les recettes commerciales ou non commerciales réalisées à titre accessoire de l’activité agricole sont imposables dans la catégorie des BIC ou des BNC. Elles demeurent des BA (sauf régime du forfait) si la moyenne triennale des recettes accessoires des 3 années civiles précédant la date d’ouverture de l’exercice :
Les agriculteurs au forfait qui disposent de recettes commerciales ou non commerciales accessoires sont toujours imposés dans la catégorie (BIC ou BNC) correspondant à la nature de l’activité exercée.
a. Les principales formes sociales La société qui gère l’exploitation peut prendre plusieurs formes. Il peut s’agir d’une société de capitaux (SA, SARL, SAS). Cette forme de société est de plus en plus utilisée, notamment pour faciliter les investissements extérieurs. Il existe aussi des formes sociales réservées aux exploitations agricoles (GFA exploitant, SCEA, GAEC, EARL). La SCEA ou SCEV : Société civile d’exploitation agricole ou viticole.
Une question fiscale ?
L’EARL : Exploitations agricoles à responsabilité limitée.
GAEC : groupements agricoles d’exploitation en commun.
Les GFA : Groupements fonciers agricoles
b. Régime fiscal Impôt sur le revenu : La SCEA, le GAEC et l’EARL sont des structures soumises au régime fiscal des sociétés de personnes (transparence fiscale). Les bénéfices relèvent donc de la catégorie des BA. Les sociétés de capitaux (SA, SARL, SAS) sont quant à elles soumises à l’IS. ISF : Les parts de sociétés peuvent être considérées comme l’outil professionnel si les conditions de l’article 885 O du CGI pour l'exonération d'ISF sont remplies.
Une question fiscale ?
La détention et l’exploitation du foncier
L’exploitation directe du foncier a. En matière d’impôt sur le revenu Exploitation directe par le propriétaire : Régime des bénéfices agricoles Exploitation via un BRLT :
Régime variable selon le type de bail : b. En matière d’ISF / IFI Exploitation par le propriétaire ou par un métayer : Possibilité de bénéficier de l’exonération au titre des biens professionnels si les conditions sont réunies. Exploitation par un fermier :
a. Choix de la forme sociale La SCI (soumise aux règles du code civil) Le Groupement Foncier Agricole (GFA) : Société civile immobilière dont l’objet consiste en la détention et la gestion des immeubles à usages agricoles. b. En matière d’impôt sur le revenu Exploitation par la société : Régime des BA Exploitation via un BRLT : Régime variable selon le type de bail :
c. En matière d’ISF/IFI Exploitation par la société ou par métayage : Exploitation par fermage : Exonération partielle si les conditions ne sont pas remplies à hauteur :
Une question fiscale ?
La transmission de l’exploitationIl faut différencier la transmission de l’exploitation viticole de la transmission du foncier. A- La transmission de l’exploitation viticole. La transmission de l’activité entraîne les conséquences de la cessation d’activité, à savoir une imposition immédiate des bénéfices non encore taxés :
L’exploitant dispose d’un délai de 60 jours pour aviser l’administration (en précisant la date de la cession et l’identité du cessionnaire) et produire sa déclaration de résultats.
Exonération en fonction de la valeur des éléments cédés Depuis le 1er janvier 2006, la plus-value réalisée lors de la transmission à titre gratuit ou à titre onéreux d’une petite exploitation agricole peut être exonérée à la condition que l’activité ait été exercée pendant au moins 5 ans. Cette exonération concerne autant les sociétés à l’IR que les sociétés à l’IS. Valeur de l’exploitation Modalité de l’exonération :
Cette exonération ne s’applique qu’aux plus-values des éléments d’actifs de l’exploitation agricole, hors immobilier.
Exonération partielle de l’immobilier professionnel La transmission de l’immobilier professionnel détenu depuis plus de 5 ans bénéficie d’une exonération partielle d’impôt sur la plus-value sous forme d’un abattement pour durée de détention. Cela concerne les sociétés soumises à l’impôt sur le revenu. Particularités liées aux sociétés d’exploitation viticole Sociétés à l’IR : Pour bénéficier de l’exonération, l’associé qui exerce son activité professionnelle au sein de la société doit céder l’intégralité des parts qu’il détient et cesser son activité professionnelle. A noter qu'il existe des régimes spéciaux d'imposition réduisant fortement le coût fiscal. Une question fiscale ?
B : La transmission du foncier. 1- Transmission du foncier à titre onéreux a. La transmission des biens Le choix de l’inscription des biens au bilan détermine le régime fiscal applicable :
Plus-values privées : Exonération totale si détention du bien depuis 30 ans Plus-values professionnelles : Exonération totale à hauteur de la fraction non amortie du bien si détention du bien depuis 15 ans Les exploitants dont les recettes n’excèdent pas 250 000 € bénéficient d’une exonération totale des plus-values professionnelles s’ils exercent l’activité depuis plus de cinq ans.
Lorsque le bien est détenu dans un GFA non exploitant, la cession du bien par le GFA ou la cession des parts du GFA sont soumises au régime des plus-values des particuliers :
2- Transmission du foncier à titre gratuit a. Foncier exploité par le propriétaire ou par un GFA Régime de droit commun : droits de donation ou droits de succession.
Exonération partielle de droits lors de la transmission du foncier ou des parts de GFA si le bénéficiaire de la transmission en reste propriétaire pendant 5 ans :
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